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2008-04-21T17:08:00+02:00

La loi de silence - Page 32

Publié par Flow/Tenshi/Tetsu

Le petit reçut ce présent d’un air dubitatif, et, gardant ce petit paquet entre les mains, il hésitait à suivre les conseils de Yué en l’absence du chef. En grand seigneur qu’il était, Yué retourna tranquillement à la découpe, tout en gardant un œil averti sur le gamin et cette surveillance s’avéra plus rapidement captivante qu’il ne l’aurait imaginé. Enoa, dès que Yué se fut retourné, se saisit à nouveau de la boite de sel et, maladroitement, commença à verser un peu du contenu dans la marmite. C’était sans compter le couvercle de la boite, qui, sans doute pour le taquiner un peu, se détacha du reste, vidant la totalité de la poudre blanche dans la marmite, sous les yeux effaré du petit Enoa. Malgré la rapidité dont il voulut faire preuve pour rattraper quelques grains au vol, le mal était déjà bel et bien fait, la boite ayant rejoint son contenu et les coquillettes dans l’eau bouillonnante de la marmite.

 

- Ca, c’est intéressant, s’exclama calmement Yué en se penchant par-dessus son épaule.

 

                Enoa sursauta, un frisson glacé lui descendant le long du dos dès que Yué prit la parole. Il assistait au désastre monstrueux de la disparition de la boite à sel sous ses yeux dans les tourbillons de sa mixture et tout ce que Yué trouvait à dire, c’est que cela était intéressant. Mais plus que tout, si le chef cuisinier lâchait ses babas au rhum pour venir voir de quoi il retournait aux fourneaux, c’en était terminé pour lui, surtout qu’il n’en était pas à sa toute première bévue.

 

- Tu ne vas le dire, hein, s’inquiéta Enoa.

- Moi ? Dénoncer ? Tu me connais mal, gamin.

 

                Et sous le regard encore plus hébété du gamin, Yué rajouta au bouillon la totalité de la viande et les oignons. D’un sourire satisfait, il arracha à moitié son tablier taché de sang et le jeta dans un coin avant de se tourner vers Enoa, toujours aussi ébahi et tétanisé devant le mélange peu appétissant qui cuisait devant lui.

 

- Allons, fait pas cette tête, Enoa. Ca va enlever un peu de salinité aux pâtes, c’est tout !

- Mais…

- Viens, lui dit précipitamment Yué. On se casse.

- On va où ?

- Manger ailleurs. Sauf si tu tiens à déguster ton truc.

- Mais j’ai pas pris mes affaires. Mon sac et ma veste sont dans la chambre…

- Ok ! J’ai compris, gamin. Attends moi à côté du garage à vélo, et te fais pas voir. Je reviens tout de suite !

 

                Encore une bêtise de la part du morveux et même si Yué l’avait prévu, les sottises d’Enoa, arrivant toujours, il fallait se l’avouer, indépendamment de la volonté du petit, il n’en demeurait pas moins qu’il semblait attiré les ennuis comme la peste. Il monta les escaliers quatre à quatre, ne désirant pas perdre de temps afin de ne pas se faire coincer par le chef cuisinier, et attrapa les affaires du gamin avant de redescendre à toute vitesse. Malheureusement, dans le hall, son chemin croisa celui d’Emmanuel, le bon éducateur qui l’interpella de sa voix essoufflé.

 

- Où cours-tu comme ça ? Tu n’es pas de corvée normalement ?

- Justement, Em, lui répondit Yué en reprenant un peu son souffle. Je suis en retard. Et le repas du soir n’attend pas. Je vais te concocter un plat dont tu vas sûrement m’en dire des nouvelles.

 

                Et par gentillesse, il lui tapota sur l’épaule avant de repartir au pas de course vers le garage à vélo où trônait aussi la magnifique moto de Blérot. Cependant, en arrivant à bon port, il eut beau regarder partout, il ne trouva aucune trace d’Enoa et s’apprêtait encore à pester contre le gamin, s’imaginant qu’il lui avait fait faux bond ou qu’il s’était fait attraper par un éducateur. Il s’approcha du petit portail en fer forgé attenant au petit garage donnant sur une petite rue et qui, à deux pas de là, débouchait aussi sur l’avenue, afin de voir si le gamin n’avait pas décidé de l’attendre à l’extérieur puisqu’il ne serait jamais parti sans son sac et sa veste. A peine eut-il jeté un coup d’œil vers l’avenue, qu’il reconnu dans l’angle de vue qui s’offrait à lui, une voiture noire aux vitres teintées. Il se fit silencieux et tendit l’oreille pour percevoir des claquements secs accompagnés de gémissements plaintifs relativement légers. La voix qui tonna, il la reconnut immédiatement.


- Tu te la pètes maintenant que t'es dans les petits papiers de Moonlight !

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commentaires
C
ouais de l'action ^^ enfin !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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P
Dans le genre: " j'aurais mieux fait de pas me lever ce matin", je decerne la palme à enoa !!! Bises Flo!
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